Pourquoi on aime les échecs ?
L’échiquier ancestral suscite toujours beaucoup d’intérêt. Peut-être parce que déplacer 16 pièces sur un plateau de 64 cases nous apprend à gagner comme à perdre.
Les échecs, tels que nous les connaissons, ont une longue histoire qui remonte au milieu du 17e siècle. C’est sous l’influence des technologies numériques que s’opère ce remarquable retour en force. Le confinement et couvre-feux mis en place lors de la pandémie ont multiplié le nombre de joueurs sur Internet, si vous vous intéressez aux échecs, pourquoi ne pas en faire en club ?
Mais alors, qu’est ce qui nous pousse à autant aimer jouer aux échecs ?
Préserver son cerveau
Ce n’est un secret pour personne que les champions d’échecs ont un QI extrêmement élevé. On peut affirmer avec certitude que la pratique régulière améliore nos fonctions cognitives sans prétendre rivaliser avec ces individus à haut potentiel.
Une étude vénézuélienne portant sur 4 000 étudiants a révélé un QI amélioré après seulement quatre mois d’enseignement de la matière ! Des neuroscientifiques ont étudié ce qui se passe dans notre cerveau lorsque nous nous concentrons sur ce jeu.
La croissance des dendrites, les prolongements ramifiés des neurones qui transportent les messages entre eux, est spectaculaire. La vitesse de communication du cerveau s’améliore, démontrant ainsi nos capacités intellectuelles, stratégiques et analytiques.
Stimuler l’auto-réparation
Selon Guy BellaÏche, membre de l’équipe médicale de la Fédération française des échecs, la pratique d’un jeu présente des avantages pour la santé similaires à ceux d’une course d’endurance sans exiger le même effort physique. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles on les conseille aux personnes qui se remettent d’une maladie grave, comme une attaque cérébrale.
La mise en place d’un plan contre l’adversaire stimule la réflexion, tandis que le déplacement des pièces dans diverses directions (avant, arrière, diagonale) permet d’affiner les capacités motrices. Selon la psychologue clinicienne Laetitia Devalois, ce jeu permet de stimuler les capacités cognitives tout en aidant à la récupération et à l’amélioration des fonctions motrices.
Les échecs, une stratégie anti-oublis
Afin de préserver le plus longtemps possible votre mémoire, l’apprentissage du jeu d’échecs est un merveilleux outil pour conserver ces informations qui s’effacent avec le temps, tant la mémoire à long terme, utilisée pour la reconnaissance des schémas tactiques et la mémorisation des ouvertures, que la mémoire à court terme, à l’œuvre dans le calcul des variantes tout en anticipant les réponses de l’adversaire.
En 2001, une recherche publiée dans la revue Science a fait sensation. Le neurologue Robert Friedland, de la Cleveland School of Medicine, a annoncé que la pratique régulière du jeu d’échecs réduisait de 35 % le risque de maladie d’Alzheimer
Par ailleurs, une étude publiée dans la revue Neurology en 2009 par l’Inserm a révélé que les personnes qui font de l’exercice deux fois par semaine ont deux fois moins de risques de développer une démence que celles qui n’en font pas. Et, plus les gens passent de temps à pratiquer cette activité passionnante, plus leurs chances diminuent.
Jouer aux échecs, un accélérateur de rencontres
Le jeu de la guerre a été réinventé au fil du temps dans les différentes civilisations qui l’ont adopté : sur le continent indien, comme un jeu de bravoure ; à l’époque de l’amour courtois, comme un jeu de galanterie.
Dans tous les cas, la rencontre avec l’adversaire stimule une formidable créativité qui est liée à la pratique. Bien sûr, un joueur doit avoir à sa disposition une grande quantité de schémas tactiques et d’ouvertures. Mais c’est dans la manière dont il va exprimer et réappliquer ce bagage technique en fonction du comportement de son adversaire qui constitue son style.
Ce jeu, qui parle de lui-même, est à la fois intense et profond, deux individus devant se soumettre l’un à l’autre pour être changés. Ce n’est pas un hasard si ces clubs exclusifs sont des lieux de rencontre populaires où les générations se retrouvent au-delà des classes sociales.
Alléger la charge mentale aussi
Tout est question d’anticipation lorsqu’il s’agit de taquiner la reine, la tour ou le cavalier : vous devez envisager les conséquences de chaque mouvement de pion dans l’immédiat et à long terme. En d’autres termes, ayez toujours plusieurs coups d’avance tout en étant capable de vous adapter lorsque votre adversaire ne réagit pas comme prévu.
Finalement, ce jeu porte si mal son nom, puisqu’avec lui, c’est gagnant-gagnant !
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